Dans son atelier, Fred Brossard exprime les nombreuses facettes de son talent. Le Briard est l’un des rares Français à exercer la profession de rocailleur. Il est également sculpteur et plasticien. Rencontre.
« J’ai fait le pari que la rocaille redeviendrait à la mode. Et ça m’a bien réussi. » Le Briard Fred Brossard est un artisan rocailleur dont l’atelier est installé dans la zone du Tuboeuf. « La rocaille, c’est une ancienne technique qui a été inventée par les maçons du XIXe siècle, et qui consiste à créer des décors en ciment qui imitent le bois », explique-t-il. « On en trouve beaucoup dans les parcs parisiens comme celui des Buttes Chaumont ou le parc Monceau. Ce style était à son apogée à l’époque de l’art nouveau, entre 1870 et 1920. C’est peu à peu tombé en désuétude. Et puis il y a une poignée de fous comme moi qui essaient de réapprendre ce métier, en le modernisant grâce aux techniques contemporaines. »
Faux bois
Dans son atelier, l’artisan fabrique à la main tout un mobilier constitué de mortier de ciment, sur une armature en métal. Ses créations sont destinées à agrémenter les jardins de ses clients. « Je travaille principalement pour des paysagistes, pour des particuliers et même parfois pour des décorateurs d’intérieur ». Il réalise ainsi des bancs, des fauteuils, des jardinières, dont l’aspect reproduit à s’y méprendre les nœuds et les veinages du bois. « La rocaille nécessite de maîtriser beaucoup de techniques différentes. C’est la synthèse parfaite de toutes mes expériences professionnelles passées. » Titulaire d’un diplôme de métiers d’art de la prestigieuse école Estienne, Fred Brossard a exercé ses talents dans différents domaines. Il a notamment travaillé à la fabrication de décors pour le spectacle vivant ou pour le cinéma d’animation images par images. Il a également réalisé des créations pour le parc Astérix, notamment le spectacle « Main basse sur la Joconde ».
Artiste sculpteur
Un parcours éclectique qui l’a même conduit à travailler pour des spectacles hors- normes à Las Vegas. Aujourd’hui, dans son atelier briard, il ajoute une dimension supplémentaire à son activité : la sculpture. « J’ai eu envie de développer des créations plus personnelles, tout en développant de nouvelles techniques. » Il a notamment réalisé d’impressionnantes sculptures à base de papier aluminium aggloméré. Actuellement, il travaille l’argile et s’attache à modeler des visages à l’expressivité troublante. « La différence par rapport au travail d’artisan, c’est que ça raconte quelque chose. C’est un travail qui me permet d’exprimer des choses, des ressentis. »