La Briarde Christiane Jouve vient de sortir son nouveau livre. Elle participe ce mois-ci au festival les Mots vagabonds, organisé par la ville. Rencontre.
« Ce qui m’inspire, ce sont des choses de la vie qui m’interpellent et qui me donnent l’envie de raconter une histoire. » Christiane Jouve est une écrivaine briarde. Elle vient de publier son sixième livre « Va faire ta cour, que diable ! », aux éditions du Huchet d’or. Après quatre romans sous le nom de plume de Chris Jouvelet, ce livre est son second recueil de nouvelles. Onze histoires qui explorent la vie et les sentiments d’une étonnante galerie de personnages. Le lecteur peut y découvrir le destin d’un empereur romain et de sa belle, de jeunes migrants sans papiers, d’un enfant maltraité pendant la guerre… Et même de pigeons voyageurs amoureux ! Le tout dans un style tour à tour émouvant, humoristique, grinçant… « J’ai toujours été assez réservée. Souvent, ce que j’ai à dire passe dans mes livres. Mes textes peuvent facilement être insolents, voire impertinents. »
Réalité et fiction
Accompagnée et soutenue par son éditeur depuis plusieurs années, Christiane Jouve tisse, livre après livre, le fil d’une oeuvre éclectique. « J’ai toujours éprouvé le besoin d’écrire même si, pendant ma vie professionnelle, je n’avais que peu d’occasions. En 2013, après avoir rejoint un atelier d’écriture, je me suis décidée à commencer mon premier
livre. Je pense que l’atelier m’a enlevé ma réserve. Ça m’a mis le pied à l’étrier. » Son premier livre, « Les enfants de Jeanne », publié à compte d’auteur, était inspiré par une personne à qui Christiane Jouve rendait visite en tant que bénévole dans une maison de retraite. « Il y a presque toujours une base de réalité dans mes histoires, » explique-t-elle. « Je me base sur des événements vécus, que je transpose dans la fiction. Mais mes livres ne sont pas autobiographiques. C’est simplement une façon pour moi de retranscrire des sentiments, par rapport à des événements que j’ai pu vivre. »
S’évader
Pour l’écrivaine briarde, l’écriture est un échappatoire par rapport aux épreuves de la vie : « Je prends beaucoup de plaisir à écrire. Quand je suis plongée dedans, je suis complétement accaparée par la tâche, ça m’absorbe. Pendant que j’écris, j’oublie tout le reste. » La publication de plusieurs de ses ouvrages représente une certaine forme de revanche sur la vie : « J’ai toujours aimé lire, même si, quand j’étais petite fille, je n’avais pas beaucoup d’occasions de me plonger dans la lecture. Je me suis rattrapée par la suite. Je m’échappais de mon quotidien avec des auteurs qui me faisaient rêver. Quand j’avais 20 ans, mes héros étaient Mermoz, Saint- Exupéry, Kessel… Je me souviens avoir écrit à Joseph Kessel. Il m’avait répondu. J’ai toujours sa lettre, d’ailleurs. » Christiane Jouve explore justement ce passé à travers son prochain livre, en cours d’écriture, où elle revisite sa jeunesse à travers le prisme de la fiction. « Ce que j’écris, c’est du vécu, c’est simple… C’est la vie ! »