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« Répondre aux besoins des habitants »

En mai, le quartier des Chaperons est à l’honneur, dans le cadre du Printemps de l’art urbain. Rencontre avec Claude Calmettes, l’architecte qui a conçu cette résidence novatrice pour l’époque.

Claude Calmettes a toujours eu une relation privilégiée avec Brie. De 1973 à 1996, il a assuré la fonction d’architecte urbaniste conseil auprès de la commune. « Je suis arrivé à Brie après avoir remporté un concours pour la réalisation de 300 logements locatifs et sociaux », se souvient-il. « Ce fut le début d’une longue et fructueuse collaboration avec la ville de Brie. » Outre le quartier des Chaperons, Claude Calmettes a conçu notamment l’école Claude- Tournier, mais aussi des études urbaines pour le développement de la commune et la réhabilitation du centre-ville dans les années 1980. « Quand je suis arrivé, le maire était Claude Tournier. Il avait une vision très intéressante pour la ville. Nous avons beaucoup échangé. Ce que j’aimais surtout chez lui, c’était son honnêteté. »

À taille humaine

Au moment où le quartier des Chaperons s’apprête à ouvrir un nouveau chapitre de son histoire, à travers une démolition-reconstruction, il est important pour Claude Calmettes de préciser le contexte dans lequel la résidence avait été conçue à l’époque. Pour beaucoup de villes de la région parisienne, c’était en effet le temps des grands ensembles et des tours immenses. L’architecte, lui, prend le contre-pied de cette tendance : « Je ne voulais pas construire plus haut que quatre étages. Quelques années avant, j’avais travaillé avec un autre architecte dans un quartier d’Alençon. Dans le projet retenu, il y avait une tour de 18 étages ! Ça m’a fait gros sur le cœur. Ça me paraissait idiot d’habiter si haut. »

Construire pour les familles

Avant de réaliser les Chaperons, Claude Calmettes a participé à de nombreuses réunions avec les habitants, pour mieux prendre en compte leurs besoins. « Dans le cahier des charges, on nous déterminait un nombre de pièces par logement, ainsi qu’un prix plafond. », raconte- t-il. « Je me suis toujours débrouillé pour proposer des surfaces plus grandes en respectant le prix, quitte à économiser en mettant par exemple un peu moins de carrelage dans les cuisines. Pour moi, l’espace à fournir aux familles primait sur le reste. J’avais moi-même des enfants, donc je comprenais ce dont les gens avaient besoin. » Aujourd’hui, Claude Calmettes garde encore une affection particulière pour ce quartier des Chaperons ainsi que pour l’école Claude- Tournier : « Vous savez, quand on fait un chantier, c’est un peu comme votre enfant », confie-t-il, plongé dans ses archives. « Mon expérience à Brie reste un souvenir positif. Je suis fier du travail accompli. Mais surtout j’ai connu à Brie des gens exceptionnels. »