A l’occasion du concert de Karimouche au Safran, le 15 avril, rencontre avec le réalisateur de l’un de ses clips : Jessie Nottola. Le Briard travaille depuis près de 20 ans avec des artistes de renommée nationale et internationale.
« Sans le savoir, c’est grâce au collège Arthur-Chaussy que j’ai commencé ma carrière », se souvient Jessie Nottola. Alors jeune adulte, habitué à parcourir la France avec sa Citroën 2CV, il se lance un défi : faire le tour de l’Afrique. « J’ai proposé à mon ancien collège d’associer les élèves à mon projet, en leur projetant un film de mon voyage à mon retour. Grâce à cela, j’ai pu bénéficier de subventions qui m’ont permis d’acheter ma première caméra. Ça m’a mis le pied à l’étrier, sans que je m’en aperçoive. » 40 000 km et une quinzaine de crevaisons plus tard, Jessie Nottola revient à Brie avec deux nouvelles passions : l’Afrique et la réalisation de films.
Suivre son instinct
Après avoir débuté sa vie professionnelle en tant que bassiste puis disquaire, il croise à Paris le chanteur de reggae Ivoirien Tiken Jah Fakoly. Jessie Nottola suit alors son instinct : « Je prends deux semaines de vacances et je pars à Bamako avec ma petite caméra et je le rejoins dans son studio. Je lui propose de travailler avec lui. » Une démarche pleine de culot qui fonctionne : le chanteur lui propose de réaliser le clip de sa chanson « L’Afrique doit du fric ». « Je n’avais jamais fait ça, j’ai appris à tourner et à monter sur le tas », raconte Jessie Nottola. « Le résultat lui a plu. Nous avons continué à travailler ensemble, et de fil en aiguille, j’ai réalisé une quinzaine de clips avec lui et un documentaire. Il m’a fait démarrer dans ce métier, je lui dois tout. Et au-delà de ça, nous avons aujourd’hui une belle amitié. »
L’école du voyage
Grâce à cette première collaboration, Jessie Nottola a pu s’établir comme un réalisateur de clips reconnu. Il a travaillé avec des artistes aux univers très différents : FFF, De La Soul, Arthur H, Soprano, Fréro Delavega et bien d’autres... Avec toujours une prédilection pour les artistes africains comme Amadou et Mariam ou encore Karimouche : « J’ai réalisé le clip de sa chanson Apocalypse Now. C’est une artiste singulière, qui a un univers bien à elle. J’apprécie la personne autant que sa musique. » Avec l’expérience, cet autodidacte qui a « appris le métier dans la poussière » a élargi sa palette : il réalise aussi bien des documentaires que des films institutionnels. Il travaille actuellement sur un projet avec le Crazy Horse. « J’aime dire qu’il ne faut jamais prendre une route déjà empruntée, mais créer son propre chemin. J’ai travaillé dans ce métier sans avoir effectué un seul jour de formation. Mes meilleurs diplômes, ce sont mes voyages. »